L'atelier typographique

La typographie est, à l'origine, l'art d'assembler des caractères mobiles afin de créer des mots et des phrases et de les imprimer. Cette technique a été mise au point vers 1440 par Gutenberg qui n'a pas inventé l'imprimerie à caractères mobiles, mais un ensemble de techniques conjointes : les caractères mobiles en plomb et leur principe de fabrication, la presse typographique, et l'encre grasse nécessaire à cet usage. Par extension, la typographie représente également la technique d'impression qui utilise le principe du relief, comme les caractères mobiles en plomb et en bois, mais aussi les images en relief, d'abord gravures sur bois puis clichés en métal et en photopolymère. La typographie a été pratiquement la seule forme d'impression jusqu'au XXe siècle, où elle a été remplacée par l'offset, lui-même issu de la lithographie inventée à la fin du XVIIIe siècle.

Depuis quelques années, l'impression typographique revient à la mode - notamment par les milieux de la création et sous son nom anglais « letterpress » - en mettant en avant les défauts traditionnels appréciés pour leur effet « vintage », comme le foulage qui traduisait un enfoncement trop prononcé du papier sous l'effet de la pression sur les caractères en relief. Désormais appelé débossage, le creux peut être accentué par l'utilisation de papiers bouffants ou à l'aide d'un cliché particulier. Le débossage implique que seul le recto du papier soit imprimé, réservant de fait cette technique à des travaux artisanaux à tirage limité et généralement de faibles dimensions, ainsi que pour la découpe, l'embossage et l'estampage.
Aujourd'hui, le letterpress n'utilise plus les caractères en plomb traditionnels, qui nécessitaient le stockage d'un grand nombre de casses (casiers où étaients rangés les caractères) et le savoir-faire du typographe. Les documents sont maintenant traités par informatique et transformés en clichés photopolymères. Les machines utilisées sont des presses typographiques anciennes, souvent des presses à platine (comme la nôtre), et l'impression est réalisée en tons directs, c'est à dire avec préparation préalable de la couleur d'impression ce qui permet d'obtenir des couleurs pleines et non pas composées de « petits points » comme en offset.

Vous l'ignorez certainement, mais presque tous les imprimeurs ont une presse typographique dans leur atelier. C'est l'outil d'impression et de finition le plus polyvalent qui n'est jamais été créé ! En effet, ces vieilles machines, en plus d'imprimer que ce soit avec des encres ou des films de dorure à chaud, savent gaufrer, découper, rainer, perforer... et même numéroter ! C'est d'ailleurs bien souvent pour ces dernières compétences qu'elles sont largement utilisées. En ce qui nous concerne, c'est d'abord avec un timide « letterpress kiss » qu'elle nous a charmés, mais c'est en dévoilant tous ses attributs qu'elle a fini de nous séduire !
Pour le reste, nous espérons que vous serez également sensibles à ses atouts et préférerez un savoir-faire traditionnel pour l'impression de tous vos évènements ainsi que votre papeterie sur-mesure : un joli faire-part de mariage ou de naissance pour des instants inoubliables, un carton d'invitation unique pour faire plaisir et épater la galerie, ou bien une carte de visite ou de correspondance à votre image et qui surprendra vos clients...

J'ai envie de dire tout l'intérêt du letterpress ! Ce fameux creux… l'empreinte laissée sur le papier mis sous pression… un joli effet qui en plus de plaire aux yeux, attire irrémédiablement nos doigts ! Notez que deux impressions sont possibles, avec ou sans encre, dans ce deuxième cas on parle de débossage à sec. Autre remarque, le relief étant accentué par l'ombre du creux, celui-ci aura tendance à perdre de sa profondeur sur des papiers noirs ou très foncés. Préférez donc des couleurs claires sur papier clair pour un débossage prononcé.
Bien que le débossage soit actuellement l'effet recherché lorsqu'on fait le choix du letterpress, cela n'a pas toujours été le cas et sachez qu'il n'a rien d'obligatoire ! A l'origine, il n'était même pas du tout recommandé car traduisait un mauvais travail du typographe : les tirages devaient être à fleur de la surface du papier - ce qu'on appelle maintenant le « letterpress kiss » - afin que celui-ci ne soit pas marqué au verso par la frappe (foulage). Il faut comprendre qu'à l'époque c'était le seul procédé d'impression et que les papiers utilisés avaient des grammages plus faibles que ceux utilisés aujourd'hui. Bref, tout a bien changé (ou pas) : le foulage a finalement participé à la renaissance du procédé mais doit toujours être maîtrisé (cas des impressions recto/verso) et certains puristes préfèreront inlassablement le « letterpress kiss » ! Choisissez votre camp...